En commençant par le noir, j’ai voulu exprimer sur cette toile un mur sale, comme un symbole de ville, de chaos, d’une civilisation à bout de souffle, réveillant en moi un brin de colère mêlée d’un désir d’y apporter de la lumière. Apparaît ensuite le ciel comme contenant de pureté et de puissance, celle de donner le jour, la clarté, de traverser ce brouillard épais, filtre laissé par l’agitation, la pollution industrielle et humaine, de dégouliner sur ce mur pour le laver, effaçant les traces de notre civilisation, lui offrant une mort certaine mais nécessaire à un second souffle.

Un espace est créé , laissant à la nature l’opportunité de reprendre sa place par une éclosion printanière, un renouveau. C’est alors une évidence pour moi de le symboliser par une branche de cerisier.

Et comme tout se trouve déjà sur la toile, une trace en forme de montagne se fait voir, le trait exagéré révèle le mont Fuji, Maître veillant sur le monde.
Peut-être l’archétype d’une mémoire, d’un témoin des cycles de la vie, qui nous rappelle à l’impermanence, à la fragilité de l’instant et celle de notre passage éphémère.